Les beaux jours donnent la bougeotte et relance
notre appétit de belles petites tables, posées sur les chemins gourmands, et
justement en voici une qui se pose là : celle de l’Auberge du Parc CAROLA.
A Ribeauvillé, dans ce parc agréable, un peu proche de la route des
vins mais suffisamment retiré pour y trouver la paix, vous pourrez vous
attabler et attaquer le menu-maison (26 € et quelques…belle affaire) du moment.
Après un petit amuse-bouche de saison (pour moi,
crème de petit pois et espuma menthe, simple-vrai et qui met en bouche), on a
hâte de voir arrivé l’entrée.
Mon choix se porte sur la « Ballottine de caille
et foie gras d’oie, salade printanière », une entrée de saison, avec ses
chairs de caille enroulé, avec ce qu’il faut de gras pour que cela ne soit pas
sec. Le foie d’oie y participe et n’est pas trop présent. La salade, c’est bête, mais quand c’est bien assaisonné, c’est top. Des feuilles variées, une belle vinaigrette gourmande, de la ciboule, des oignons, voilà qui réveil plus encore nos papilles.
Tant et si bien que cette entrée ne calme pas tellement
notre appétit, et l’on se prend à attendre le plat, en rêvassant dans cette salle-carré,
aérée, boisée. On perd alors son regard dans les rangs
de vignes alentours, en repensant que la chef fut longtemps la seule femme-chef
étoilé d’Alsace, le temps d’un long passage dans une riche adresse colmarienne.
Mais l’assiette de « Cochon de lait cuit en basse température, laqué à la bière de printemps » nous ramène sur terre. C’est avec plaisir qu’on attaque cette belle viande blanche, tendre, servit généreusement, avec une sauce sirupeuse, douce et riche à la fois.
L’accompagnement aussi est terrible, avec une polenta crémeuse à l’ail des ours, très bien dosée en plante, qui marque chaque bouchée, sans alourdir les sens. Il y a aussi des cœurs d’artichauts et de la tomate confite, qui donne encore du peps à cette viande immaculée et gourmande, dont on se plait à rêver que le gras soit encore plus grillé, pour apporter du croquant et finir de nous emporter.
Mais déjà on arrive au bout de ce bon temps, avec
une assiette pile dans les envies du moment, bien pensée, mieux encore réalisée :
« Rhubarbe poché au sirop, crème brulé à la vanille bourbon ». La
rhubarbe a le goût qu’elle doit avoir - avec une acidité justement maitrisé – et est directement mariée
à la crème, bien croutée sur le dessus. Il ne faut pas espérer garder le
montage longtemps car on plonge dedans, on accompagne cela du petit biscuit et
de glace au yaourt, et tout se finit pour le mieux.
Un joli menu, vous en conviendrez, simple, bien travaillé et tarifé, qui donne de bonnes sensations sans trop vous alourdir, bref équilibré comme un vrai menu de printemps. Félicitons donc Michaela Peters et Laurent Pellegrini, faite que cette bonne adresse dure longtemps et je vois un bib gourmand dans pas longtemps.
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