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samedi 5 février 2011

e Reynaud veritas

Il est des après-midi où en une heure, on fait des pas de géant.

Pas en avançant dans la compréhension intime du Monde, ni en montant dans le haut de l’échelle sociale ; de toute façon, ce n’est pas ce que je recherche en priorité.

Non plutôt dans sa passion, et dans la faculté de l’appréhender dans toute sa grandeur.
Car pour tout amateur de grands vins et de belle vie, que rêver de mieux que de déambuler dans un vignoble mythique et de rencontrer un de ces authentique génie.


Chateauneuf-du-Pape, Château RAYAS, Emmanuel Reynaud.

Trois entités à part entière, qui chacune séparément font déjà rêver (en nombre décroissant…c’est à n’y rien comprendre) quantités d’amateurs.


Alors quand en quelques heures, on rassemble les trois ; quand après avoir déambulé dans les vignes et dans la ville, quand après avoir retrouvé trace et fléchage de ce Château, quand l’on vous attend sur le pas de la porte ; on se croit en train de rêver.


Mais on est pourtant là en pleine vérité, car ce Château n’en est pas un, et ce génie est bien plus artisan-paysan qu’artiste. Il n’empêche que depuis longtemps, il a tout compris, de son terroir et de son métier.


Il a appris de ses pères et de ses terres, il a compris ses sols de safres, et ses pinèdes protectrices.

Il a essayé de nous enseigner tout cela malgré le temps qu’il n’oublie pas de compter, en nous montrant ses jeunes parcelles et son terroir de sable à peine compressé, en nous jurant qu’il n’est jamais mieux que dans ses vignes et qu’elles ont un absolu besoin de lui.


Et comme souvent c’est en travaux pratique que nous nous sommes le plus régalé.

On le suit et entre donc, impressionné, dans un chai pourtant de la plus grande des simplicités qui est là pour mieux nous cacher des vins en formation d’une irréelle beauté.




Jamais dans ma vie de goûteur, je n’avais dégusté pareil jus même pas embouteillé.

C’est en pigeant dans 6-8 barriques (quasi minéralisé) du millésime 2009, que nous aussi on a presque tout compris. Compris qu’avec ces Cinsaults éthérées qui entrent dans Pignan, et qu’avec de tels Syrahs qui complètent Fonsalette, on ne pouvait que faire Grand.


Compris comme jamais, l’âme et la trame des terroirs, car avec les Grenaches noirs qui composent Rayas, on n’est pas au bout de nos sensations.

Certains sont le socle du vin, solide et tendre à la fois, d’autre en sont le cœur, ample, rebondis, mais d’une finesse, d’un grain, d’une souplesse tellement incroyable pour ces terres et cet ensoleillement que cela nous hante encore une semaine plus tard.
Il y a e la pureté et beaucoup de précision, il y a une palette des petits fruits rouges et du velours, toutes les épices méditerranéennes et quantités de fleurs (pivoine, iris, jasmin et genêt), voilà en gros tout ce qu’on a ressenti à travers verre.


Un carton et une discussion plus tard, voilà arrivée ce dernier Grenache, qui sera le final et qui s’écoule encore en moi, lentement, comme ce sol qui file entre les doigts, et le temps qui s’écoule ici vers le firmament.

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